-
Des découvertes d'Histoire dans la crypte de l'église de Canté
C’est une petite commune de 220 âmes tout près de Saverdun où le calme règne sur la plaine.
L’Histoire y a fait un détour avec la présence d’un ancien château des comtes de Foix (réduit aujourd’hui à l’état de néant) dont la commune a pu conserver uniquement la crypte, ancienne chapelle du château.
Il y a 42 ans, l’équipe municipale décide d’y effectuer quelques fouilles sommaires. Philippe Biopem, alors tout jeune conseiller municipal, se rappelle avoir creusé dans le sol.
«A la base, on voulait savoir si la légende qui entourait la crypte était vraie. Elle disait qu’il existait un tunnel qui menait directement de la crypte à la plaine. Car quand le château était assiégé, les habitants pouvaient aller récupérer de l’eau et ainsi survivre.
En creusant, je suis tombé par hasard sur des ossements. Une personne enterrée dans la chapelle dont nous avons récupéré les os pour les mettre dans un cercueil. Puis nous l’avons déposé dans le tombeau de la crypte accessible par un escalier. Et il y est toujours depuis» raconte celui qui est devenu maire de Canté depuis 2008.
Lors de cette trouvaille inédite, les apprentis archéologues ont aussi mis la main sur cinq ou six objets religieux dont une croix et quelques poteries qui semblent provenir de l’époque des comtes de Foix. «Pour moi, les os retrouvés appartiennent à un comte de Foix car ils étaient installés dans le château»
Ouvrir le patrimoine à tous ceux qui veulent le visiter
42 ans plus tard, rien n’a vraiment changé dans cette crypte. C’est le maire qui s’occupe d’y réaliser des travaux qui permettront une accessibilité au public.
«Cette crypte se visite, il faut juste que j’améliore quelques choses mais c’est intéressant à découvrir» justifie t-il.
Accolée à la crypte, l’église de Canté trône depuis la fin du 15e siècle. Le clocher dont il ne reste plus grand chose date lui du 12e siècle. Plus aucune trace par contre du château dont la destruction a permis la construction de maisons du village.
L‘autre fierté du village, ce sont les deux personnalités historiques qui y sont nées à deux époques bien différentes.
En premier lieu, Jacques Fournier, né vers 1285 à Canté, issu d'une famille modeste du comté de Foix.
Il devient pape à Avignon sous le nom de Benoît XII en 1334. Atteint de la gangrène, il décède le 25 avril 1342.
Puis le Général Jacques-Thomas Sarrut, qui servit sous la Révolution française et le Premier Empire.
Il est né le 16 août 1765 à Canté et est mort le 26 juin 1813, par suite de ses blessures reçues lors de la bataille de Vitoria en Espagne.
Des descendants de ce général souhaitent entretenir la mémoire de leur ancêtre en disposant des documents inédits et intéressants au sein même de la crypte de Canté.
Enfin, le maire a souhaité rendre hommage à ces deux personnalités de l’Histoire de France en donnant le nom d’une rue à chacune de ces personnes.